L’OLPEC est gravement préoccupé par la recrudescence de l’intolérance des autorités publiques à toute activité associative indépendante, et particulièrement par le putsch orchestré récemment contre le bureau légitime du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
De nombreux faits concordent pour illustrer le fait que la justice puis la police ont joué un rôle déterminant pour permettre aux éléments affiliés au parti au pouvoir d’opérer cette mise au pas de la structure professionnelle des journalistes.
Le 8 septembre 2009, un important dispositif policier avait quadrillé le bâtiment où est situé le siège du SNJT à Tunis empêchant tout accès à l’immeuble, y compris des membres dirigeants du syndicat ; les agents de la police politique avaient évacué de force les journalistes qui se trouvaient à l’intérieur et disposé illégalement des archives et des documents internes du syndicat ; ils ont également violemment agressé le président Néji Bghouri à qui ils ont interdit de pénétrer dans son local;
Notons que l’arrivée des forces de police avait précédé la notification par huissier notaire d’une décision de justice qui avait été édictée le matin même par le tribunal de première instance de Tunis en vue de transférer au nouveau bureau putschiste la légalité de l’usage des bureaux du SNJT.
Cette même justice, saisie en référé, avait reporté au 26 octobre 2009 le recours en annulation du congrès - convoqué par une partie non qualifiée du syndicat- introduit par le bureau légitime le 14 août dernier. Il est surprenant que le recours introduit par les putschistes ait été tranché avant l’examen de l’affaire au fond qui devrait décider de la légalité même de la tenue du congrès putschiste.
Rappelons que le 15 aout dernier, un congrès extraordinaire convoqué par des partisans du RCD, le parti au pouvoir, installait un nouveau bureau présidé par l’attaché de presse du SG du parti au pouvoir. Et ce bureau putschiste avait été immédiatement reçu par le ministre de la communication. Par ailleurs, l’une des chevilles ouvrières de ce putsch, Mohamed Ben Salah, l’ancien président de l’ex-AJT (association des journalistes tunisiens) qui a favorisé le contrôle de l’ancienne structure professionnelle des journalistes par le pouvoir durant plus de 14 ans jusqu’à la création du SNJT en janvier 2008 , a été récompensé pour ses bons services en voyant son activité à la TAP (l’agence de presse officielle) prolongée de cinq ans, alors qu’il aurait dû partir à la retraite.
L’OLPEC
* Dénonce le rôle direct joué par les autorités publiques dans la mise au pas du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
* Rappelle à l’Etat tunisien ses obligations de respecter la liberté syndicale et la liberté d’association en général.
* Exige l’annulation de toutes les décisions issues du congrès putschiste du 15 août et le rétablissement de la légitimité syndicale pour les professionnels des médias.
Pour l’OLPEC
Le président
Mohamed Talbi
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